Au guidon du même Zesty 214 qu'à Vieussan, je fais partie des quelques 120 courageux - ou inconscients (rayez la mention inutile) - qui se sont lancés à l'assaut de cet enduro de Prades. Grosse déception pour moi, qui était des reconnaissances superbement ensoleillés de dimanche dernier, de devoir courir cet enduro de manière tronquée sous une pluie tantôt fine, tantôt battante. Voilà l'effort terrible à fournir le matin à 6h pour s'arracher de dessous la couette, surtout en entendant tomber les cordes à l'extérieur...
Départ de Pyrénées 2000 à 6h30 pour arriver à Prades à 7h15, le temps d'un briefing et de récupérer la plaque, avant de se préparer en mode plongée pour affronter les trois spéciales au menu du jour. Pour lutter contre la pluie et le froid, chacun son truc. Pour moi, ce sera la bonne vieille tactique du mille-feuille avec un empilage de pas moins de 4 épaisseurs : technique norvégien - maillot - veste hiver - imper'. Si le mercure affiche 12°, mon ressenti, quant à lui, est plus pessimiste.
Comme on dit tout en s'équipant : "une fois qu'on y est, on y est ! Le plus dur, c'est de partir." Direction Llugols pour environ 45 min de montée. Au bout d'un kilomètre sur la route, j'ai déjà les fesses trempées par la pluie.
Heureusement, la liaison en montée me donne l'occasion de me réchauffer rapidement ... si bien que je parviens là-haut le premier, avant même les organisateurs qui s'empressent de déployer une tente et un ravito, où tout le monde finit par s'agglutiner en attendant son départ. J'en profite pour faire connaissance avec Trufito et Fred. Sous les imper', difficile d'identifier d'autres membres, mais il y a fort à parier que d'autres membres de VTT34 sont présents. Sous la tente, l'ambiance est bonne et les plaisanteries vont bon train, histoire de maintenir le moral des troupes.
Vient l'heure de mon départ. Je reste à l'abri jusqu'à 20 secondes avant de partir, ce qui me vaut une remarque du starter : "il se réveille, le n°18 ?", suivi de l'hilarité de Trufito.
Dans le premier single le long du muret, je ne me sens pas au top ; mais après une relance bien menée, je retrouve une bonne fluidité et des sensations qui me permettent de me faire plaisir. Le single s'est transformé en petit ruisseau, il n'y a qu'à le suivre. Je négocie bien le pierrier qui faisait un peu peur à certains, et je maintiens mon allure sur le final à flanc de montagne.
J'enchaine directement avec le portage qui mène à la deuxième spéciale du jour. Il pleut toujours autant et l'ambiance toujours aussi sympathique. Je galère un peu plus avec ces franchissements de pierres en montée, et deux fois, j'irai tourner au ras des branches. Mais je suis dans une bonne allure. Arrive la grosse marche qui m'avait posé problème aux reconnaissances dimanche dernier. Je me réceptionne bien, mais je perds l'avant juste après. Juste une glissade, pas de casse, et je remonte en selle aussitôt. J'arrive dans la partie forestière qui me plait bien, et je pêche par gourmandise. Trop généreux dans un virage en dévers, je perds l'avant à nouveau et mon levier de frein vient se coincer sous la coque de ma genouillère. Je mettrai 10 interminables secondes à m'en dépêtrer. Après cela, je n'y suis plus vraiment, je n'ai plus la même fluidité, je n'arrive pas à me retrouver avant la fin et je termine dans un style fort peu élégant et proche du sac de patates dégringolant les escaliers du grenier.
Liaison pour la dernière spéciale du jour (déjà). Au départ, on s'aperçoit qu'on s'est finalement habitué à la pluie de jour. Certains seraient même chauds pour partir sur les spéciales 1 et 2.
Quant à Trufito, toujours aussi rigolard, il me prend en photo trempé comme un rat, puis immortalise le cul terreux de Fred.
Je m'élance en entendant les encouragements derrière moi.
J'arrive aux deux gros murets, et je me régale de les survoler. Même si ma réception est bonne sur une piste parfaitement nettoyé, je sens que je pousse les suspensions jusqu'à la butée, mais ça passe impeccable. Je sens à peine les petits murets suivants, je dévale le pierrier puis je donne tout dans le pétard avant l'arrivée. 200 mètres après, cet édition 2011 de l'enduro de Prades est (déjà) terminée.
J'arrive premier au vestiaire pour profiter d'une douche bien chaude, avant le repas et le débriefing vidéo improvisé de Fred, dont la caméra n'a finalement pas filmé que de la boue et de la pluie.
Les résultats confirmeront mon ressenti sur le vélo.
Avec un temps de 5'14", la spéciale 1 est ma meilleure performance avec la 36e place. Quant à la seconde, je me prends un petit trou d'air avec 5'47" et le 56e temps, suite à mes deux fautes qui me coûtent probablement une bonne quinzaine de secondes, voire plus. Quant à la dernière spéciale, je fais le 46e temps en 1'41". J'attends de découvrir ma place au classement général de cet enduro.
Mais encore une fois, cet enduro fut avant tout une belle matinée d'amusement, malgré cette fichue pluie.
PS : merci à Trufito pour la photo. Elle est loin d'être avantageuse, mais je prends quand même.