Voila la suite
Effectivement on s'est vu plusieurs fois avec JC
5 heures debout. Le sac est prêt, dedans j'y ai de quoi me changer, histoire d'avoir du sec au cas où, parce que là avant de charger les vélos dans la voiture il bruine...
On arrive à la Colmiane, pour moi c'est déjà la course, il me faut récupérer ma plaque, trouver Irène, trouver Philippe, trouver le camion qui a tout ça et tout. Mais c'est bon. Je peux me placer pour attendre la mise en grille. C'est là où on voit quelques têtes connues, je tombe sur Kiki et deux/trois personnes déjà rencontrées à diverses occasions. On poireaute, le temps que les champions soient appelés pour les premières lignes. Et pour les autres c'est un peu en vrac que tout le monde s'avance. Le départ est enfin donné à 7 heures.
Je ne cherche pas à aller vite ou me placer, je me retrouve donc assez logiquement vers le bout du peloton. Je sais où je vais et je sais que ça va monter un moment. Ca commence par une piste de ski que l'on remonte. C'est large, il y a de la place pour tout le monde. Et du monde il y en a. Ca roule au train. C'est humide au sol, l'air aussi. Et ça monte... Quelques uns sont déjà à pousser, c'est vrai qu'il y a de bons pourcentages par endroits mais ça se fait. Il fait jour mais on est dans les nuages, aucun panorama. Comme d'habitude j'avais peur d'avoir froid. J'ai eu raison, on s'est caillé pendant l'attente mais je commence à avoir chaud, donc je tombe la veste de pluie.La première grosse montée va jusqu'au col du Varaire. Le chemin commence à être boueux, ça roule mais c'est moins facile. Un fois passé le col ce n'est pas vraiment du plat mais pas vraiment de la descente non plus, c'est du yoyo et on est du vrai chemin, plus de DFCI, on est soit sous les arbres dans la boue soit sur du caillou. Et là j'ai une révélation : les cailloux mouillé ça glisse ! Et la boue ça glisse aussi et en plus on en a plein partout !!! Donc bin je me dis que c'est pas gagné, je m'attendais à aborder le même terrain que St Guilhem ou le cirque de Navacelle mais ça n'a rien à voir une fois mouillé ! Malgré tout tout va bien, le petit vélo fait des merveilles, même dans la boue il monte bien, il me faut adapter le pilotage, faut être constamment concentré sur les pierres fuyantes. J'ai quand même trop gonflé les pneus, trop peur de pincer, alors j'ai commencé à baisser un peu la pression. Ca remonte pour aller jusqu'au mont Tournairet. Ca commence à galérer aussi dans la boue. Ca frotte partout, obligé de m'arrêter pour sortir des bouts de bois ou de petits cailloux coincés avec la boue entre le pneu et le cadre ou la fourche. un peu plus loin c'est la transmission qui déconne. Je déraille. Je remets la chaîne, toujours avec plein de boue. Ca ne déraille pas mais je sens que ça accroche. Je m'arrête de nouveau, je tombe du coup les manches longues et je regarde la chaîne, un maillon est tordu !!! Je sors ma petite pince, tant bien que mal je redresse comme je peux (ça tiendra jusqu'au bout) et c'est reparti. Et maintenant on attaque de la vraie descente pour aller sur Andrion. Un régal, je me dis que j'ai fait le bon choix de prendre ce vélo, il passe partout, on est sous les arbres, c'est pentu, des épingles, le pied ! Quelques marches sont un peu trop grosses, je passe à pieds mais je sais qu'avec le Trance je ne serai pas passé non plus. Je suis content aussi parce que je sens bien que je suis bien plus à l'aise qu'en 2011, d'ailleurs je me rends compte que j'arrive au Brec d'Utelle, le portage où j'avais bien souffert. Là ça va, le vélo est quand même bien chargé de boue et bien plus lourd que d'habitude mais ça va. Descente jusqu'au ravito 2 à Utelle. Des passages de folie avec le vide à droite, c'est toujours plus ou moins bouché question point de vue mais on voit bien qu'on est haut. C'est sur ce secteur qu'il m'arrive un truc rigolo : j'entends que ça arrive fort derrière moi. Le chemin n'est pas large avec soit la falaise soit le vide, je suis très concentré, il faut de la vitesse pour ne pas buter et être vigilant, ça glisse ! Et j'entend quelqu'un qui me crie "VAE VAE" ! Je lui dis que s'il veut passer je me range dès que possible mais que là je suis un peu limite. Ce à quoi il me répond "ouai mais il faut que je passe, on fait pas la même course !!!". Je me dis que bon, on est dimanche, sur le vélo, au milieu de nulle part alors on va rester cool, et je me suis rangé dès que j'ai pu. Ca va que les suivants étaient plus cool. Descente jusqu'au pont de Cros. Là ça tabasse bien. Je sens bien que je suis encore trop gonflé. C'est une suite de marches, naturelles ou artificielles, ça brasse bien. Je m'arrête pour calmer un peu les fourmis dans les mains. Peut être que là le TS... On est enfin sous les nuages, on voit les gorges, la route, le canal qui serpentent, c'est superbe. J'arrive tout en bas au fond.