Allez, je vais y aller de mon petit CR. Il m'a fallu un peu de temps pour dépiler les données GPS
VendrediOn finit d'emballer les affaires, je suis un peu à l'arrache dans la préparation du matos, je change mes plaquettes de frein et j'en profite pour faire une purge, on ne sais jamais. Je ne prends donc pas mon kit de purge pour l'assistance.....
On fait la route, je récuperre anthony (qui n'est pas mon cousin, mais que j'appelle LE cousin), plus on se rapproche de NICE, plus le ciel se fait menaçant...
Nous prenons possession de notre appart, situé en contrehaut du départ, nous avons une superbe vue sur ce qui nous attend tant pour le prologue que pour le jour J. Etchristd et patrick nous rejoignent
On se fait une petite pizzeria sympa, où la propriétaire veut nous dresser
, puis on va assister à l'élimination de montpellier au rugby autour d'une petite bière.
Samedi:On s'habille, on descend gentiment au marquage des vélos, on monte au télésiège, et on va reconnaitre le prologue.
Le haut n'est qu'une gerboulade de boue, brassée par les autres concurrents. Plus on descend vers la colmiane, mieux s'est.
Je me pose la question de savoir si je fais le prologue, mais bon, les vidéos que j'ai vu sur le chemin du facteur me décident...ça a l'air pas mal quand même !!
Retour à l'appart, petit coup de fil au Bilou qui vient d'arriver avec son disciple, on se fait quelques pâtes, petite sieste, et hop, on monte au départ du prologue.
Dans le télésiège, on voit la vague de WICEN, puis celle d'après, où un gars se fait un OTB monstre suite à un déjantage de l'avant...sous les yeux d'environ 200 personnes. C'est la star du moment, d'autant qu'il met plus d'1/4 à regonfler sous l'hilarité générale.
Trêve de plaisanterie, c'est à notre tour. On se met dans le parc à bestiaux, petit speach de G.EDWARDS, et hop......eh bien non, un mec de première ligne veut faire le cake, tente un départ debout, merde une première fois, puis se prend la banderole dans le casque au départ, continue, du coup les starters lâchent la banderole, dont les poignées viennent se mettre dans les roues....bref, c'est le bordel, tout le centre de la vague est bloqué, le reste nous contourne.
On commence donc à quicher pour rattraper les autres, on en double pas mal, puis dans un coup de cul, le mec devant moi se met au tas. Je lui colle un déblayage à la sud af' qui l'aide bien pour finir sa remontée, puis on se coltine le single boueux
, puis la petite boucle au dessus de la colmiane. Je suis calé derrière le cousin, mais dans les portions de pédalage, je suis un peu court avec mon 32x11.
Après le barrage, on attaque la descente du facteur, magnifique, avec ses épingles à enrouler, ses relances, bref du bonheur en barre. Je crois que j'ai fait toute cette descente avec la banane.
A l'arrivée dans St Martin de vesubie, un gars dit que l'on est à l'arrivée, je met donc un peu de braquet, saute 6 gars d'un coup dans une montée, pluis vient un tunnel, puis un virage...puis un autre...Elle est où l'arrivée, je suis à fond, moi !!!
C'est là que France 3 Wicen entre en piste avec sa camera, et tente une interview au vol. C’est pas gagné, mais je crois que j'arrive à dire quelques mots, du style "je ne suis pas à fond, ce qui compte c'est demain".
Quelques rues, épingles et coups de culs plus loin, c'est l'arrivée, je suis devant le cousin, il n'y a que cela qui compte.
On récuperre la navette, on remonte à la Colmiane, les drivers descendent à Nice déposer les voitures, alors qu'avec Patrick, on va peaufiner notre stratégie de course en écoutant la messe de G.EDWARDS, et en peaufinant notre diététique au Houblon.
Le meilleur passage du briefing d'EDWARDS: "Voici un panneau DANGER. Au début on voulait en mettre aux endroits dangereux, et puis finalement, on en a juste mis un au départ, parce qu'à partir du moment où vous partez, vous êtes en danger"
Ceux qui connaissent le parcours rigolent, les autres moins....
La petite équipe remonte de Nice, vu la météo dehors, (il grêle) on offre l'hospitalité à deux roumains du camping, Mr Bilounescou, et Mr Pierrickovitch, un plat de pâtes, et puis dodo....enfin presque, car je ne sais pas si c'est de me retrouver à côté de ma femme sans pouvoir consommer, ou s'il y a une autre raison, mais je ne ferme pas l'oeil de la nuit.
DimancheC’est le D-DAY. On fait les bagages, je monte les roues du vélo à Bilou, qui file au départ, puis on descend groupés vers la ligne de départ.
On voit la vague Performers partir à bloc, on discute avec quelques connaissances, je salue Alex de WINBIKE, je suis juste à côté du gars à qui j'ai vendu mon GPS il y a peu...bref une petite atmosphère de Kermesse, bien sympathique, jusqu'au moment où l'on voit un type remonter la piste à vélo...ben non, mon gars, NICE c'est pas par là. Il demande si Paulo est là, car il a oublié quelque chose dans la voiture
Il se fait chambrer, puis viennent les panneaux, portés par une pom-pom girl barbue
5.....4....3...2...1. Feu, nous voilà partis !!
Le terrain est glissant, je la joue donc cool, et j'attaque la montée au télésiège dans les 50 premiers.
Je suis assez content des sensations, cela grimpe bon train, le corps à l'air d'être au rendez-vous.
A la première forte pente, patatras, je déraille de l'arrière, et la chaine se bloque entre les rayons et la cassette. Je tente de débloquer, Patrick s'arrête pour m'aider, et j'arrive à repartir.....momentanément, car je casse ma chaine 1Km plus loin. Le pauvre vélo se prend instantanément un vol, ce qui ne me soulage, ni ne sert à grand chose, mais bon.....
JE me calme, j'enlève la partie cassée, met un maillon rapide, et me voilà reparti derrière les derniers de la vague.
J'ai perdu 9 minutes, mais maintenant, je ne pense qu'à une chose: limiter la casse, remonter un maximum de personnes, et éviter de me retrouver bloqué dans les singles derrière des personnes qui n'avancent vraiment pas.
Je force un peu , remonte sur ETCHRISTD à la cime de la colmiane, je reprends Patrick sur le replat juste après, et le cousin derrière les Caïres.
La descente se passe bien, sur un très bon rythme. Je dois me calmer pour ne pas trop jouer à Pacman en doublant les gars à chaque possibilité dans la descente, je veux garder du jus. J'arrive au ravito avec 15 min de retard sur mon tableau de marche, j'ai limité la casse vu mon pb de chaîne, et l'état du sol, qui ne permet pas trop de rouler.
Je mange un peu, je fais le plein du camle, et je repars du ravito au moment où le cousin arrive. Patrick est juste derrière.
Je m'engage sur la descente après le ravito, avec de la pente, des lacets, et ces gros blocs qui ont été bougés par les intempéries. D'habitude, c'est un de mes passages préférés, là il faut un peu faire gaffe où l'on pose les crampons, mais bon, ce n'est pas l'enfer promis par le briefing.
Je prends de plus en plus de vitesse, et me dis que X1 racing a fait un super boulot avec mon amorto arrière. Je sens que l'arrière du YETI est mieux que d’habitude. Un gros bang, issu d'un bon talonnage sur une grosse marche me fait ralentir, puis un autre sur une marche plus anodine me fait stopper...amorto sensible ou pas, il me manque un peu d'air à l'arrière. Je sors donc ma pompe, ce qui est rendu difficile par le dossard à puce agrafé dessus, et regonfle l'amorto...il me manquait au moins 20 PSI, j'en remet 30. Ma tige de selle remonte également toute seule lorsqu'elle est en position basse, mais cela ne m'inquiète pas trop.
Arrivé en bas de la descente, il faut que je joue sans cesse de la gâchette pour garder ma tige de selle haute. Je tente de la bloquer par le réglage de l'hydraulique, mais rien n'y fait, je dois m'arrêter. Je tente de la bloquer avec du rilsan, et du scotch, mais ... elle merde bien...J
J'analyse la situation, et me dit qu'il faut que je la bloque en bas (et hop, 12 min de perdues
), car il me reste la montée vers le Brec, qui est en grande partie constituée d'un portage, puis la descente vers Utelle, qui est bien hardcore.....J'avais juste oublié que toute l'approche se fait en pédalage. Je me tue donc les genoux à pédaler en crapaud jusqu'aux premières grosses pentes du Brec, où je porte direct. J'ai l'impression d'avoir perdu un temps fou, alors que je ne perds que 10 min.
J'ai les boules, mais le passage du Brec me remémore pourquoi j'aime tant la Transvé. C'est majestueux, et je trouve magnifique cette ribambelle de types, unis dans le même effort. La brume et les nuages du matin commencent à laisser la place à un peu de clarté...je savoure l'instant.
On bascule dans la descente, et là ...BANZAI, j'ouvre en grand. Je savoure cette descente, exigeante mais belle, en me remémorant qu'à cet endroit là un an avant la Truffe se moquait de moi car j'étais parti dans un style un peu ....particulier !!! Je rattrape et double un paquet de monde, mais dans la dernière partie je me retrouve coincé par des descendeurs un peu en perdition.
J'arrive à Utelle et Val me dit qu'elle n'a pas trouvé de kit de purge pour la tige de selle. Un gars de l'organisation me dit qu'il y aura surement cela à la madonne...je ne me rappelle pas avoir jamais vu d'assistance technique à la madonne, mais bon.... Je grommelle un peu (sous les regards désapprobateurs de la foule), un petit smack (sous les hourras de la foule, sauf d'un jaloux qui dit que je ne mérite pas le bisou) et repars.
Je galère à pédaler selle basse sur toute l’approche de la madonne, et c'est presque avec soulagement que je vois se pointer la fin du roulage, puis le replat, la route et ENFIN le portage, que j'attaque avec délice, tant j'ai mal aux genoux de pédaler sans pouvoir détendre les jambes. Patrick m'a repris sur le pédalage entre Utelle et la madonne, et nous nous faisons la madonne ensemble.
Arrivé en haut, comme de bien entendu, il n'y a pas d'assistance. Je rebricole ma tige de selle, regonfle un peu l'amorto (je le fais toutes les heures, et j'ai la pompe à portée de main dans la bretelle du camel). Pierrick profite lâchement de mes soucis techniques pour repartir devant moi
Je repars quelques minutes plus tard, et je m'engage dans ce terrible goulet qui marque le début de la descente de la madonne. Les deux gars devant moi vont au tas, et l'un saigne abondamment du coude. Je m'arrête pour les dépasser, et remonte sur le vélo. Je lâche un peu les freins, et double un paquet de monde dans la descente, après avoir demandé à un gars en LAPIERRE bleu de se pousser sur le côté.
Je me fais les deux sauts du bas, puis regalère au pédalage de transition. Et rebascule sur la longue descente qui arrive a pont de cros, que je rallie avec 45 minutes d'avance sur la porte horaire, mais 45 minutes sur mon tableau de marche.
L'assistance technique au pont de cros n'a pas de quoi réparer la tige de selle. On tente quelques essais non concluants, puis je décide de mettre ma tige de selle en position intermédiaire. Brefff....15 minutes de perdues.
Je repars dans la longue montée vers la déchetterie de LEVENS. La montée se passe bien, sauf que ma décision de mettre la selle en position intermédiaire est nulle, le pédalage est médiocre. JE porte donc le vélo la majorité du temps, ce qui me fatigue moins.
On arrive à la déchetterie, et on enquille le DFCI qui nous amène au ravito des chasseurs. Ce DFCI est un calvaire. c'est roulant, mais je ne suis pas à l'aise pour pédaler, et si je marche je perds trop de temps, je fais donc un gros bout en danseuse, ce qui finit de me ruiner les jambes. J'arrive au ravito avec 20 min d'avance, je fais passer la barrière horaire à mon vélo, puis je vais manger un bout.
Je gamberge, car je ne prends plus de plaisir du tout. Pierrick et Patrick arrivent 10 min plus tard, j'ai envie d'abandonner, mais Patrick me remet dans le droit chemin. Je lui ai apparemment remonté le moral plusieurs fois, et il me rend la pareille, en me disant qu'il s'est accroché jusque là, et qu'on finira ensemble. Je repars motivé comme jamais, à 7 min de la fermeture de la porte.
LA montée vers le col de travail est déjà un morceau, mais là, on le fait en plein déluge, ça tombe de partout. Arrivés en haut, nous sommes accueillis par la foudre...ça pète de partout. On ne vois pas où à cause de la pluie et la couverture des arbres, mais ce qui est sur c'est que cela ne frappe pas loin. Je suis tellement dans ma bulle dans ces conditions dantesques que je ne me rappelle plus de la montée sur Colla Bassa, juste que la descente qui suit avait du être aménagée, car elle passe comme une fleur, alors qu'elle ressemble maintenant plus à un torrent.
Nous arrivons à la dernière porte horaire avec un peu plus de 45 min d'avance...ça y est, nous sommes finishers, même s'il reste encore du chemin à parcourir. On prend un peu (beaucoup) de temps, on se change, alors que Pierrick nous rejoint et repars immédiatement. Je reprends le temps de mettre ma tige de selle en position haute. Sur le pont, je remarque une caisse avec des dossards. Des concurrents ont choisi d'abandonner alors qu'ils avaient franchi la dernière porte horaire...c'est dire s'ils devaient en avoir marre !!!
Sur le reste du parcours, nous prenons notre temps, je fais la descente du chauve à pied, c'est beaucoup plus dur qu'à vélo !!!, et nous voici dans la plaine de NICE.
Cette année, la Jungle est clairement de trop, j'en ai marre, puis vient le paillon, plus court (tant mieux), puis le tunnel, puis la lumière, puis la ligne d'arrivée où tout le monde (Bilou, Pierrick, Le cousin, ETCHRISTD...) nous attend.
On passe la ligne avec Patrick, main dans la main. Je le remercie pour ces beaux moments ensemble. Le speaker commence mon interview, mais la 4ème féminine arrive et me vole mon instant de gloire...décidément, ce n'était pas la bonne année.
LA nana de l'organisation met une plombe à m'enlever le dossard, pendant que l'autre me colle mes gallons de finisher.
Cette année, ce sticker aura un goût particulier, car j'en ai vraiment chié, à cause de problèmes matériels. Cela m'a d'autant plus emmerdé que je prends un soin particulier à choisir du matériel fiable. D'un autre côté, je suis finisher avec de la marge, sans jamais avoir eu à trop forcer pour attraper les barrières horaires.
L'année prochaine, j'y serai encore, mais je laisse le chat noir à la maison !!!
Cela semble toujours impossible, jusqu'à ce qu'on le fasse.
Le courage n'est pas l'absence de peur, mais la capacité de la vaincre.
Nelson MANDELA.
par philippepic » 04 Juin 2012, 08:46 
